Tenir jusqu’à l’aube est un récit féministe sur une maman monoparentale (ou « maman isolée avec enfant »). Une jeune mère célibataire s’occupe de son fils de deux ans. Du matin au soir, sans crèche, sans famille à proximité, sans budget pour une babysitter, ils vivent une relation fusionnelle. Pour échapper à l’étouffement, la mère s’autorise à fuguer certaines nuits. À quelques mètres de l’appartement d’abord, puis toujours un peu plus loin, toujours un peu plus tard, à la poursuite d’un semblant de légèreté. Carole Fives nous fait le récit d’une maman seule qui fait face à une série de pressions et d’injonctions pour répondre aux attentes de la « mère idéale» : de la part des réseaux sociaux (les forums), des travailleurs sociaux, des regards et commentaires dans la rue, au supermarché, au parc etc. Et qui, en même temps, cherche un espace de liberté pour ne pas rester enfermée dans son rôle de mère et vivre en tant que femme, évoluer dans la société en tant que femme. Carole Fives écrit un texte sur une combattante du quotidien. Avec une fausse légèreté, une justesse empathique, elle raconte la culpabilisation des jeunes mères célibataires, dépassées par les factures à payer, le travail précaire, le manque de plaisir et de sommeil. Toutes celles qui se rêvent parfaites et se laissent enfermer dans un carcan moralisateur.

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