Au départ, il y a un départ. En 1958, onze footballeurs Musulmans d’Algérie quittent leurs clubs de métropole pour créer l’Equipe du FLN et participer activement à la lutte pour l’Algérie Indépendante. En perspective, il y a un match qui, peut-être, aura lieu au Stade de France, en 2022. En toile de fond, il y a notre histoire coloniale. Au premier plan, un immeuble. A l’intérieur (dans la Cuisine, le Grand Salon, la Bibliothèque…), des gens. Des gens, avec des têtes. Des têtes, et des trucs qui circulent. Des trucs qui bloquent. Bifurquent. S’éventent un peu. Sédimentent. Il y a aussi des bouches qui disent. Des bouches qui disent des trucs sensés, ou bien n’importe quoi. Des bouches qui croient bien dire. Des bouches qui ne savent pas ce qu’elles disent. Il y a aussi des bouches qui s’aiment ! Des corps qui sentent. Des corps qui sentent ce que les têtes soupçonnent (ou pas). Il y a des crânes dans des placards. Des spectres qui ont envie d’en être. Des enfants en train de grandir. Il y a l’Histoire qui n’arrête pas de pousser, des adultes, plus ou moins agités par les traces du futur. Englués dans le présent, avec des trucs à préparer. Au bas de l’immeuble, il y a un Prunier. Par dessus, par dehors, en travers, en dedans, charriant toutes ces vies, toutes ces cavités, il y a un Bus Fantôme, qui va, tant bien que mal, cahin-caha, vers le match (ou la suite de l’histoire).

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